La résidence du parc de Beauvillé à Amiens, un projet immobilier emblématique des Trente Glorieuses

Dans le cadre d’un projet de labellisation Architecture Contemporaine Remarquable, la résidence du Parc de Beauvillé à Amiens a fait l’objet d’une étude au cours du premier semestre 2024. Elle s’est principalement appuyée sur l’importante documentation conservée aux archives d’Amiens Métropole.

Avec ses murs-rideaux en verre armé de type « profilit » la résidence, bâtie entre 1968 et 1972, marque le paysage amiénois d’une empreinte architecturale forte. Pour le cabinet d’architecture GGK (Bernard Gogois, Claude Ghuislain et René Le Van Kim) chargé du programme, le défi est de construire « un promontoire urbain en zone rurale ». Ce projet bénéficie en effet d’un environnement privilégié à l’entrée des hortillonnages et en face du parc Saint-Pierre. Les architectes ont ainsi conçu un projet de « ville dans la ville » (outre des logements, la résidence comprend une école, des bureaux, des commerces et un restaurant) en faisant dialoguer cet ensemble architectural imposant avec le paysage. Toutefois, seule la moitié du projet confié à la Société d’Économie Mixte de Construction d’Amiens a été réalisée (288 logements construits sur les 603 prévus).

L’ensemble immobilier qui fait face à l’étang de Rivery offre une véritable promenade architecturale au cours de laquelle les piétons traversent galeries couvertes, passerelles, toits-terrasses aménagés, illustrant le souci des architectes d’instaurer un dialogue entre intérieur et extérieur, architecture et nature. En bon état général et conservant de nombreux éléments d’origine, cet ensemble est un exemple représentatif des programmes architecturaux et urbanistiques des Trente Glorieuses.   

Le dossier en ligne comprend un historique détaillé des différents projets et du chantier. Il est illustré de documents d’archives (plans, photos de chantier) et de photographies récentes. La visite de l’un des halls et de deux appartements a permis d’avoir une appréhension complète du projet. 

Cette étude a été produite par Lucile Chamignon, chercheuse de l’Inventaire général ; Thierry Lefébure, photographe de l’Inventaire général (Région Hauts-de-France).

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